Maaku Kuukan de Motohiro Hayakawa, chez Watdafac |
Je n'ai plus trop de temps à consacrer à ce "blog" et pourtant ce n'est pas l'envie qui manque de reprendre cet espace... on succombe vite à l'idée que tout ça ne sert pas à grand chose, qu'un avis se confond parmi d'autres et qu'on perd son temps à parler de choses que d'autres ont déjà évoqué avant vous.
Bref, ce blog n'est pas mort mais le temps et l'argent me font défaut pour en faire un espace tel que je le souhaiterais.
Si j'écris aujourd’hui c'est qu'à mon retour de congé j'ai été un peu étonné de découvrir que deux éditeurs français allaient présenter le même artiste, et le même travail, dans deux livres différents. C'est chose qui peut arriver et rien de très inhabituel mais là, l’histoire est particulière, car dans un sens, je sais qu'il y aurait pu y avoir un troisième livre (et peut être encore d'autres qui sait).
L'artiste est japonais, il s'agit de Motohiro Hayakawa. Les deux éditeurs sont United Dead Artists et Le Dernier Cri. Le premier publie un grand format 30x40 cm (et un jouet) tandis que les marseillais sortent "Laserbeam", livre de 50 pages à la couverture sérigraphiée.
Beaucoup de monde apprécie l'univers de Motohiro Hayakawa et son travail a particulièrement été remarqué ces derniers temps, d'où l’intérêt de nombreux éditeurs et revues de dessins.
On pourrait donc se réjouir de voir un travail autant apprécié et exposé, mais cette situation masque un revers évident, celui de la surexposition d'un même travail artistique.
J'ai moi-même pris contact avec Motohiro fin 2012, j'appréciais ses peintures et l'idée de travailler sur un livre ensemble me paraissait évidente. Avec quelques difficultés (Motohiro ne parle pas anglais) et l’aide d'une traductrice, nous avons conversé pendant plusieurs mois, évoquant les contours de ce qui s'annonçait comme un beau projet.
Les échanges se sont étendus car je ne souhaitais pas publier une simple compilation de ces derniers travaux. Le temps n'avait pas vraiment d'importance, nous avions nous aussi des projets sur le feu et j'étais plutôt confiant dans l'idée de publier un livre avec des travaux inédits, d'autant qu'au fur et à mesure le travail de Motohiro étaient de plus en plus visible (facebook, flickr et autres).
D'où ma surprise l'autre jour en voyant ces deux nouvelles publications...
Attention, ce message n'est pas celui d'un type aigris, je préviens, c'est plutôt l'envie de dresser un constat personnel sur un projet avorté. Bien sur, je suis content pour l'artiste de voir que son travail se diffuse, chez deux très bons éditeurs qui plus est, mais je ne peux m’empêcher de regretter la gestion étonnante de Motohiro de toutes ces opportunités.
C'est d'ailleurs ce que note certains sur facebook :
Un autre livre a également été édité en Espagne dans le cadre d'une exposition, ce qui porte pour le moment à trois le nombre d'éditions présentant plus ou moins le même travail.
Encore une fois, je comprends que Motohiro accepte ce genre de propositions, et j'en suis sincèrement heureux pour lui, mais le risque est grand de voir son travail se banaliser à force d'être reproduit dans les mêmes espaces. Et puis, plus directement, il n'est jamais agréable de se voir doubler sur un projet pareil. Bien que le traitement soit différent, j'imagine qu'il n'est pas évident pour Blanquet et Pakito Bolino de voir qu'un travail similaire sort chez l'un et l'autre...
Je continuerais d'apprécier les dessins et les peintures de cet artiste japonais mais je conserverais longtemps l'amertume de ne pas avoir pu finaliser ce qui me semblait bien engagé.
Néanmoins, et j'insiste là-dessus, ce message ne porte aucune rancœur et ne doit pas se lire comme tel. Il me semblait juste opportun de présenter l'envers de ce qui se trame sur les internets.
Dommage pour Motohiro, j'aurais aimé travailler avec lui, mais je sais aussi qu'il y aura beaucoup d'autres projets aussi stimulants en 2014.
Bonne année à tous :)
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