A 20h30: diffusion de Grizzly Man, Cinéma 1. Centre Pompidou. 6 & 4 euros.
Cinéaste de la démesure, Werner Herzog a construit une oeuvre dense, hétéroclite, voyageuse, en un mot passionnante, commencée au milieu des années 1960 et composée de plus de cinquante films. Né en 1942, le cinéaste allemand a grandi dans les montagnes isolées de Haute Bavière avant de partir pour l'Égypte puis le Soudan, et de réaliser son premier court métrage, à l'âge de 19 ans. Dès ses premières formes, Signes de vie, Fata Morgana, ou encore Futur handicapé, il affirme l'essence de son travail : refusant de se laisser enfermer dans la dichotomie entre fiction et documentaire, il est en quête perpétuelle d'une « vérité au-delà des faits et bien plus profonde que les faits
De son Allemagne natale à la jungle amazonienne, de l'immensité des déserts de sable aux horizons glacés des pôles, l'infatigable voyageur Herzog traque dans l'ailleurs la dimension épique dont seront empreints les films qui l'érigeront en pionnier du renouveau du cinéma allemand des années 1970, L'Énigme de Kaspar Hauser, et Aguirre, la colère de Dieu, notamment. Son goût de l'extrême le pousse à des situations de tournage et à des rencontres toujours plus inouïes, dont celle avec l'acteur Klaus Kinski culminera dans Fitzcarraldo. Depuis le milieu des années 1980, le cinéaste – considéré par Gilles Deleuze comme « le plus métaphysicien des auteurs de cinéma » dans la mesure où « si l'expressionnisme allemand était déjà pénétré de métaphysique,c'était dans les limites d'un problème du Bien et du Mal indifférent à Herzog » – moins exposé médiatiquement, n'a jamais cessé de rechercher, à travers l'image, le supplément immatériel de la vie.
Cette rétrospective intégrale est l'occasion de redécouvrir la modernité d'une oeuvre sans cesse au-delà des limites, des genres cinématographiques, des frontières géographiques, et de s'enivrer de la liberté de l'absolu cinéaste Herzog.
>>> Voir aussi émission Tracks du 20 février 2009.
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