Depuis quelques jours, la BNF expose une partie des objets de la collection personnelle de Richard Prince, l'occasion de découvrir quelques trésors du siècle passé.
Après Jan Fabre au Louvre et Jeff Koons à Versailles, la Bibliothèque nationale de France joue à son tour la carte contemporaine en accueillant dans ses murs Richard Prince. Artiste américain de réputation internationale, particulièrement célèbre pour ses photographies de cow-boys des campagnes publicitaires Marlboro ou pour sa série de toiles de « nurses », il est l’artiste qui raconte le mieux l’Amérique fin de siècle.
La Bibliothèque nationale de France accueille sa première exposition monographique à Paris et pour cet événement l’invite à s’approprier les collections historiques de la Bibliothèque, en champion de l’ « appropriation art » qu’il est.
L’exposition Richard Prince. American Prayer (en référence à la poésie de Jim Morrison) montrera un aspect inédit de l’artiste : un fervent bibliophile et collectionneur de la culture pop et des contre-cultures américaines des années 1950 à 1980, qui sont autant d’inspiration pour son oeuvre de photographe et de peintre. Sur fond de musique de Jimi Hendrix, de Jim Morrison, de Bob Dylan et du Velvet Underground, et avec la complicité du scénographe David Adjaye, Richard Prince nous fait voyager dans une Amérique qui se joue de ses mythes dans une succession de mises en scène beat, hippie et punk.
En dialogue avec une sélection de livres rares, de manuscrits de Rimbaud, Céline, Cocteau et Genet, de magazines underground européens, de livres populaires puisés dans les collections de la BnF, sur lesquels Richard Prince projette d’intervenir, l’artiste dévoile pour la première fois quelques-uns des trésors de sa bibliothèque personnelle : des documents des principales figures de la « beat generation », comme un exemplaire annoté par William Burroughs du Festin Nu ou le rouleau manuscrit de Big sur de Jack Kerouac, sa collection de « pulp fiction » autour du personnage érotique et troublant de l’infirmière, ou sa collection des éditions de Lolita de Nabokov en une vingtaine de langues. Tableaux, dessins, photographies, livres d’artistes, manuscrits et objets illustrent son univers personnel entre culture savante et culture populaire, entre Amérique et Europe, selon une démarche artistique originale.
L’exposition se conclut par une salle de lecture tapissée de faux livres conçus par Richard Prince et de trésors bibliophiliques rarement montrés, sa bibliothèque idéale ?
L'expo présente tout un tas d'archives glanées par Prince durant des années, ainsi que quelques une de ses propres productions (tôles de voiture + photographies + collages).
On y trouve par exemple les manuscrits de "On the Road" de Kerouac, le seul exemplaire connu des épreuves d'imprimerie du même livre, plusieurs lettres de travail manuscrites, ou encore un exemplaire du manuscrit de Las Vegas Parano, dont les premières ébauches ont été écrites directement à l’hôtel, à l'encre rouge...
Les archives et autres productions sont disposées sous des vitrines, et il ne faut pas oublier de prendre le livret à l'entrée pour bien comprendre de quoi il s'agit à chaque fois.
D'ailleurs, la scénographie est plutot agréable, de nombreuses photos et objets hippie-psycho-punk sont disposés sous verre, encadrés par de très belles marie-louises, et une grande cabane recouverte d'ardoise abrite une exposition des peintures originales de romans populaires (peintures collectionnées par Richard Prince et présentées avec la couverture des livres en parrallèle).
Néanmoins, on constate aussitôt dans la salle un gros souci au niveau de l'information pour les visiteurs... Il n'y a en effet aucune indication quant aux oeuvres accrochées aux murs, on passe ainsi d'une installation à l'autre sans savoir vraiment de quoi il retourne, se contentant d'admirer l'assemblage de Prince. C'est assez regrettable car on ne peut du coup pas totalement comprendre la démarche ni le sens des encadrés, à l'image de tout ces chèques émis par de grands noms du cinéma (Charles Bronson notamment), qui accompagne de nombreux tableaux. Je n'ai personnellement toujours pas saisi à quoi faisait référence ces chèques de banques...
La plupart des textes présentés sont également sous verre (ce qui est compréhensible au vu de certaines archives) et la salle de lecture, en fin d'expo, permet de découvrir les livres de Prince sur ... Ipad ! Chose très étrange étant donné que l'exposition est construite autour des livres collectionnés par l'artiste et ceux qu'il a lui-même choisi parmi les fonds de la BNF...
Une rétrospective à ne pas manquer, mais qui se fait sous surveillance et sans véritable accès à l'univers de cet artiste passionnant.
On peut voir ici plusieurs vidéos de l'expo, dont un portrait vidéo réalisé par Peter Sutherland.
L'expo dure jusqu'en juin, il y a donc le temps d'y passer.
3 commentaires:
Pas vu, mais ça a l'air bien.
Savais-tu que Richard Prince vient de perdre un procès, pour avoir modifié, collé et exposé des photos de rasta?
Vilains rastas.
En cherchant un peu, j'ai vu les photos originales de Patrick Cariou
http://www.patrickcariou.com/rasbook.html
et les collage de Princes :
http://hypebeast.com/2008/11/richard-prince-canal-zone-exhibition-recap/
Apparemment c'est une première dans le jugement à propos des droits d'auteurs et des images "samplées".
Salauds d'américains.
oui j'avais vu ça il y a quelques jours. comme si on leur demandait quelque chose aux rastas !
qu'il aillent au (méchant) diable!
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