BEHIND THE ZINES: SELF-PUBLISHING CULTURE


Nous venons de recevoir un exemplaire de "Behind The Zines", ouvrage collectif sur la culture du DIY et de l'auto-édition. Les Éditions FP&CF s'étalent sur deux pages pour présenter les trois premiers numéros de Tell mum everything is ok.





Le livre est plutôt agréable à feuilleter avec sa couverture souple toilée et la reliure permet une ouverture à plat du livre (sans l'abimer cette fois). On retrouve de nombreux éditeurs bien connus dans le monde du fanzine : Nieves, Rollo Press, Landfill Editions, Ditto Press, 4478zine, Café Royal, 0-100 Editions... mais l'ouvrage témoigne aussi de la vivacité actuelle de ce milieu et présente bien d'autres petits éditeurs, moins connus, dont certaines publications semblent tout à fait intéressantes. 

On ne peut s’empêcher de remarquer quelques absents de poids, et sans citer de noms, on comprendra que le tour d'horizon proposé dans "Behind The Zines" n'est pas complet, loin s'en faut.

Les entretiens sont assez courts et ne donnent pas non plus la parole à l'ensemble des groupes ou individus actifs dans cet espace. On y retrouve évidemment Alexis Zavialoff qui revient sur le constat posé il y a quelques années du manque de structures de diffusion pour les indépendants, ce qui l'a poussé à fonder Motto (sorte d'historique-argumentaire repris par à peu près tous les médias à chaque interview). Benjamin Sommerhalder, de Nieves, a aussi son entretien, tout comme Urs Lehni de Rollo Press. Ce dernier est d'ailleurs un des plus intéressants et Urs dresse quelques critiques pertinentes quant à l'engouement actuel pour l'auto-édition et l'utilisation de techniques "old-school" comme le risograph et autres procédés :



"The greater involvement with self-publishing has made me more skeptical of the scene in general. While it's very conforting that self-publishing , small publishing, independent publishing, or whatever you want to call it is exeprencing a healthy boom right now, it brings back memories of a certain phase in the mid to late nineties when everyone became a DJ for a year or two - and swapped their MK2 for a skateboard once they lost interested.

So, at a time when big arts fairs invite small publishers to sell their wares and big publishers do books on small publishers, we are obviously experiencing the peak of a trend. Well, every peak is followed by a trough, so we are likely to see a decrease in production and projects, or, according to Sam de Groot in an e-mail exchange on the pros and cons of participating in aforesaid art fair: "I predict we'll lose our all-stars status in the great self-publishing bubble burst of 2012". But, well, after all we were part of it".
Urs Lehni, extrait d'entretien, page 11

Il rappelle aussi comment de grandes entreprises de communication ont participé au pillage et à la transformation de la culture DIY : il cite quelques grandes compagnies comme YouTube qui incite a "Broadcast yourself", ou LuLu (impression de livres en ligne) qui déclare aussi "Free Your Ideas".
Aussi, bien que ce livre soit relativement incomplet et manque surtout de textes réflexifs sur les pratiques au sein de cette communauté de créateurs, il a l’avantage de se positionner dans un milieu qui émerge seulement aux yeux du plus grand nombre, et vient donc structurer (un peu) cet ensemble. 

Après, bien sur, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un coup commercial d'une maison d'édition importante qui viendrait surfer sur cette mode qu'évoque Urs Lehni, et dont nous serions finalement tous les co-producteurs...




Behind the Zines | Self-Publishing Culture

Editors: R. Klanten, A. Mollard, M. Hübner
Format: 24 x 28 cm
Features: 240 pages, full color, softcover
ISBN: 978-3-89955-336-9
 
> A commander ici

9 commentaires:

n’roll a dit…

Un livre de Die Gestalten, c'est généralement mauvais signe, tout ne sera que saturation et ringardise après. (tant mieux en même temps, pourvu que ça redevienne ringuard, comme avant). Leurs bouquin sont quand même pourris, hyper formel, fourre tout, et démodés au bout d'un an puisqu'ils rongent jusqu'à la moelle le moindre début de mode. Souvent plutôt que de faire le bilan d'un sujet (chose qui n'est déjà pas très intéressante), ils l'appauvrissent, montrent que finalament tout le monde fait un peu la même chose...
aaah, je déteste vraiment leurs livres en fait.

(après comme tu dis sur FB, c'est juste un livre, vous avez filé 3 photos, ça mange pas de pain)

et on attends ton article sur tout ce foin autour des fanzines !

Maxime a dit…

effectivement, on peut s'alarmer quand on voit que ce genre de livres fleurissent...
mais, ça n'est pas le premier et ça n'est qu'un livre, encore une fois.

j'aime bien ce que dis Urs Lehni sur la mode passagère que cela peut représenter, et j'avoue que j'aimerais bien aussi que ça redevienne un peu ring' histoire de ne pas se taper toutes les fashionistas qui investissent ce genre de pratiques...

albert a dit…

et à tous les coups ca ne cite meme pas DIYzines...

Maxime a dit…

je ne crois pas en effet qu'il cite DIYzine mais de toute façon, il manque beaucoup de choses et de monde dans ce livre.

il semble fait un peu vite, avec le matériel envoyer par les éditeurs eux memes, ce qui ne donne pas franchement de cohérence graphique à l'ensemble.

LMSN a dit…

Je suppose que le truc est quand nous essayons de deviner whatt intentions d'un étranger peut-être. on ne peut que se méfier sans connaître la vraie réponse. Quelle est l'intention de l'éditeur zine? si vous ne faites que des livres pour avoir une chance de mordre dans un transitoire "scène", alors il est de votre faute vous êtes mordu par le présent. vous les gars faites quelques points vraiment bien ici, il est bon de maintenir la distance critique. pendant un certain temps, j'ai eu mon propre apppear travail acharné dans les livres des autres avec une compensation mineure, je me demande si ce genre de «l'exposition» a une valeur véritablement mesurables. ce livre va atterrir sur un grand nombre de rayons différents, c'est peut-être se retrouve dans la réception d'une agence de publicité à la mode, ce sera peut-être trouvé dans une bibliothèque universitaire, ce sera peut-être sur le lit d'une chambre d'teenger de?

-Leon Sadler, Famicon Express/British Weapon Comics

kaugummi ! a dit…

go go go leon, let's burn these german bastards !!!

moi je suis pas dans le livre et je l'ai pas encore vu et de toute facon j'en ai marre de faire des zines et j'arrete bientot alors voila

kaugummi ! a dit…

je l'ai feuilleté hier, bon en fait c'est encore beaucoup moins bien que ce que j'imaginais ! il manque TELLEMENT d'éditeur, c'est fou !

ps : ils m'ont fait une belle page sur les down the rabbit hole, du coup j'ai décidais que je méritais d'en recevoir un exemplaire et je vais leur écrire .

Maxime a dit…

c'est clair que c'est pas un "spécialiste" qui a créé le bouquin.
après, c'est assez difficle de répertorier l'ensemble des producteurs de zines, mais pourquoi pas !

je trouve ça assez vilain d'avoir publié autant de photos avec nos mains (sur notre page). ça fait bizarre d'en voir autant !!
ils auraient du nous demander d'en refaire, je ne comprends pas trop...

kaugummi ! a dit…

non mais sans vouloir etre exhaustif, avoir au moins les 40 éditeurs les plus importants ou actifs du moment avant de publier le livre, ca aurait pas fait de mal...

la on sent vraiment le truc fait dans l'urgence "oulala c'est la mode ils font vite qu'on sorte ce livre!"

et oui c'est drole pour les mains, j'avais pas fait attention mais maintenant je les vois vraiment !
de toute facon il n'y a aucune cohérence graphique dans ce livre...